Face aux transitions parfois déstabilisantes, notre capacité de résilience nous permet de rebondir. Comment activer cette force intérieure? Pourquoi certaines personnes s’adaptent-elles plus facilement que d’autres? Fabienne Doyen, Trainer-coach de băo academy, partage des clés pratiques et un exercice d’auto-coaching pour mieux vivre le changement au travail.

En entreprise, le changement couvre un éventail très large de situations. Il peut s’agir d’une réorganisation interne, de modifications dans les relations de travail ou encore de l’arrivée d’un nouveau manager et d’autres collègues. On peut aussi avoir des changements purement physiques, comme un déménagement ou le passage à un open space. Parfois, ces changements sont plus personnels: le contenu de la fonction change, un nouvel outil de travail est mis en place, les responsabilités évoluent. Certains changements sont initiés par la personne elle-même, par exemple changer de travail, accepter un nouveau poste.

Cultiver sa résilience permet de mieux vivre ces transitions.

À l’origine, la résilience est un terme de physique qui désigne la résistance aux chocs d’un matériau. Sur le plan humain, la résilience est la capacité à retrouver un équilibre après avoir vécu un changement, surtout s’il est subi. Dans un cadre thérapeutique, c’est le fait de retrouver une vie satisfaisante après avoir vécu des circonstances traumatiques.

En entreprise, quand on parle de résilience, on fait référence à la capacité à pouvoir rebondir face à un changement et à retrouver un équilibre, même si une partie de soi a du mal à accepter ce changement.

3 facteurs favorisent la résilience

Face à la résilience, nous ne sommes pas tous égaux. Cette capacité dépend de notre environnement familial et social, de nos expériences passées, du soutien reçu… On constate que les personnes qui traversent des circonstances difficiles, en ne restant pas « coincées » dans le rôle de la victime, développent leur capacité de résilience. Et comme pour toute compétence, plus on développe sa résilience, plus on y a accès.

Selon le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, trois grands facteurs facilitent la mobilisation de la résilience :

  1. L’élan vital
    Il s’agit de la capacité à se connecter à son désir profond de vivre, à la force vitale qui m’anime et qui me donne envie d’aller de l’avant. Cette force intérieure me pousse à ne pas m’appesantir sur mon sort, même dans les moments difficiles.
  2. Les tuteurs de résilience
    C’est le fait d’avoir un entourage qui m’aide à mobiliser ma résilience. Boris Cyrulnik les appelle les « tuteurs de résilience », comme les tuteurs qui soutiennent une plante pour qu’elle pousse plus facilement. Ce sont des personnes prêtes à m’écouter, avec qui je peux partager mes moments difficiles, prêtes à m’accepter comme je suis et à me confronter de manière constructive, parce qu’elles croient en moi.
  3. Le remaniement de l’expérience vécue
    C’est au départ un mécanisme de défense : altérer (inconsciemment) la réalité de ce qui nous est arrivé pour donner une cohérence au souvenir d’un évènement difficile et le rendre supportable. Effacer – du moins en partie — la brutalité de l’expérience va participer à une vision plus nuancée, pour finalement arriver à donner du sens à l’expérience vécue, à voir ce que j’y ai appris (même si j’aurais préféré l’apprendre autrement) et ce que cela m’apporte de positif même si l’expérience traversée est douloureuse. Par exemple, la plupart des personnes qui ont vécu un burn-out parviennent à voir ce que l’expérience leur a apporté de positif (tout en voyant aussi très bien le négatif): une meilleure connaissance de soi, la redéfinition des priorités, le désir de vivre une vie plus équilibrée. L’autre grande façon de donner du sens à une expérience douloureuse, c’est la transmission: par exemple, faire de la prévention pour que d’autres ne vivent pas la même chose ou accompagner des personnes qui traversent à leur tour des moments difficiles.

Caractéristiques des personnes résilientes

Dans un Tedx Talk, la sociologue Lucie Hone décrit trois caractéristiques des personnes résilientes :

  1. Accepter que l’adversité fait partie de la vie
    Les personnes qui arrivent à rebondir acceptent que l’adversité ne discrimine pas. Plutôt que de se demander « Pourquoi moi? », elles se disent « pourquoi pas moi, en fait? ». Cette prise de conscience permet de sortir de la plainte et de la frustration, de passer du pourquoi au comment : « comment vais-je traverser cette difficulté? »
  2. Focaliser sur le positif
    Les personnes résilientes ont la capacité à mettre l’accent sur le positif, à relativiser, à avoir de la gratitude pour toutes les choses qui vont bien, même en période difficile. L’idée est de regarder ce qui ne va pas dans un contexte plus large, en intégrant aussi les pans de ma vie qui vont bien.
  3. Choisir ses actions et ses pensées
    Les personnes résilientes se demandent régulièrement si ce qu’elles font ou pensent à un moment donné, les met dans une énergie qui aide à avancer ou, au contraire, les tire vers le bas. Se plaindre auprès d’un collègue de la lenteur d’un nouveau logiciel, cela peut soulager (j’ai pu vider mon sac) ou, au contraire, amplifier mon mal-être en focalisant toute mon énergie sur ce qui ne va pas. La réponse est tout à fait personnelle. Un autre exemple souvent rencontré dans le monde professionnel, c’est le travail dans un open space: est-ce que cela m’aide d’arriver le matin en traînant les pieds parce que j’ai cultivé le film des innombrables inconvénients de l’open space durant tout le trajet vers le boulot? Ou est-ce que ce qui me mobilise davantage, c’est la perspective de découvrir à côté de qui je serai installé, car c’est l’occasion de découvrir un nouveau ou une nouvelle collègue?

Ce dernier point est responsabilisant. L’opposé de la résilience, c’est quand on se laisse engluer dans l’énergie de la victime, subissant le changement dans une posture de plainte. La résilience, au contraire, consiste à adopter une attitude active, capable de faire des choix. Cela peut être un exercice difficile, qui demande parfois l’accompagnement de professionnels.

Exercice d'auto-coaching : les cercles d'influence

Face à un changement, il est utile de réfléchir à ce qui est sous notre contrôle, dans notre zone d’influence ou totalement hors de notre portée. Cela permet de concentrer son énergie là où elle peut être utile.

Voici les questions à se poser :

  • Qu’est-ce qui est hors de mon contrôle ?
    Dans les entreprises, certaines décisions sont prises de manière top-down et échappent totalement à notre influence. Il s’agit d’accepter cette réalité. Si je ne peux rien y faire, cela ne sert à rien de mettre mon énergie dans cette direction. Je ne fais que cultiver ma frustration.
  • Qu’est-ce qui est dans ma zone d’influence ?
    À côté des aspects hors de mon contrôle, je m’attache à chercher les endroits où je pourrais influencer la situation. Même si ce n’est pas moi qui décide, je peux faire des propositions, donner du feedback, expliquer la réalité dans laquelle je suis à une personne qui a le pouvoir de décision,…  Par exemple, dans le cas du travail en open space, à qui puis-je faire des propositions afin de rendre la situation plus agréable ?
  • Qu’est-ce qui est sous mon contrôle ? Que puis-je choisir de faire ?
    La résilience dépend de ma capacité à pouvoir mobiliser mon énergie pour agir sur ce qui dépend de moi, ce qui est entièrement sous mon contrôle : mes pensées, la gestion de mes émotions, mes actes. Ma réaction personnelle face à ce que la vie me présente est toujours dans ma zone de contrôle. Dans la situation que je vis actuellement, quels sont les choix qui s’offrent à moi et qui ne dépendent que de moi ? Lors d’une séance de coaching, nous en cherchons toujours au moins trois, même si certains semblent farfelus ou difficiles à réaliser parce qu’ils coûtent beaucoup (en temps, argent, relations, efficacité,…). Face à des changements inacceptables à mes yeux, je peux même décider de quitter le système. C’est un choix extrême, mais j’ai ce choix.

Băo academy vous accompagne

Băo academy propose des formations pour aider vos collaborateurs et collaboratrices à mobiliser leur capacité de résilience. Voici des exemples de formations que nous pouvons adapter sur mesure pour répondre à vos besoins et à vos objectifs :

Le coaching est également un outil puissant pour traverser une phase de transition. Le coaching d’équipe permet d’accompagner une équipe dans une phase de changement, parfois non voulu, et le coaching individuel d’accompagner dans le cas de difficultés individuelles.

Pour développer un accompagnement sur mesure pour votre organisation, contactez-nous :
info@baoacademy.be – tél : 02 289 68 25

 

À propos de Fabienne Doyen, auteur de l’article

Fabienne Doyen a étudié l’économie et a évolué pendant 18 ans dans le secteur ICT, où elle a occupé différents postes, tels que chef de projet, middle manager, HR Business Partner et HR Director. Il y a 17 ans, elle a choisi de se consacrer pleinement au développement du potentiel humain, en animant des séances de coaching individuel et d’équipe, ainsi qu’en dispensant des formations, conférences et supervisions. Sa passion: partager ses connaissances et ses expériences de manière simple et concrète!

Coach certifiée PCC par la Fédération Internationale de Coaching, Fabienne a enrichi sa formation par diverses approches, telles que l’Élément Humain ®, le Transformational Presence Leadership ®, le coaching ontologique suivant la Voie Toltèque, l’Emotional Freedom Technique, la respiration consciente et l’accompagnement transpersonnel par les constellations et le chamanisme. Elle est accréditée par l’EMCC en tant que Global coach/mentor Supervisor (ESIA).

Depuis 2008, elle exerce en tant que coach, formatrice et superviseur au sein de băo academy. Son parcours allie plus de 10 ans d’expérience managériale et des capacités d’écoute et d’accompagnement en tant que coach professionnel holistique.

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